« La France ne serait pas la même sans les outre-mer. Cette France des trois océans contribue à la singularité de la voix de notre pays dans le monde. Elle est au fondement de notre identité nationale et de notre capacité, au XXIème siècle, à porter un discours universel, par les valeurs qui le sous-tendent, parce que la France n’est pas uniquement un pays d’Europe ».
Extrait du discours la ministre des outre-mer lors de la présentation du livre bleu à l’issue des assises des outre-mer en 2018.
Hélas deux ans plus tard au sein de notre institution, le directeur du centre pénitentiaire de Valence n’a pas eu la même approche lors
de l’accueil des nouveaux personnels mutés sur notre structure le 01/10/2020. En effet , ce dernier à même qualifié les personnels
réunionnais de « ressortissants étrangers »
Or selon Larousse, un ressortissant étranger est une « personne protégée par les représentants diplomatiques ou consulaires d’un
pays donné, lorsqu’elle réside dans un autre pays ». En d’autres termes, c’est une personne dont le pays d’origine n’est pas la
France !!!!
Nous espérons vivement qu’il s’agit là d’un véritable témoignage de l’ignardise dont il peut faire preuve plus que le témoignage
d’un quelconque discours raciste , et pour cela tenons à préciser au directeur de la structure que le 19 mars 1946, la Réunion est
reconnu département d’outre-mer français avant de devenir en 1997, l’une des sept régions ultrapériphériques de l’Union
européenne. Cet ancrage historique témoigne bien du ressort géographique français dont relève la Réunion mais également prouve
que l’on ne peut pas sonder l’impact de l’ignorance si on demeure noyé dans le monde de l’inculte.
Or si cela relevait de la dimension la moins entendable, nous rappelons que ces propos totalement injurieux n’ont pas leurs place au
sein de notre administration et sont pénalement répréhensibles comme visé par l’article 225-1 du CP qui prévoir que :
« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée. »
Qualifier et stigmatiser les personnels selon leur race ou leur origine est purement scandaleux et contraire au principe de la République ainsi qu’aux obligations des fonctionnaires. Pourriez vous nous dire combien de personnels Réunionnais , Juifs, Arabes, Corse , ou Chti composent l’effectif de l’établissement ?
La lutte contre les discriminations et la prise en compte de la diversité de la société française dans toutes ses composantes sont des
engagements forts du Gouvernement. Premier employeur de France, la fonction publique a un rôle essentiel à jouer dans ce domaine.
Ces rappels font suite au rapport relatif à la lutte contre les discriminations et à la prise en compte de la diversité de la société
française dans la fonction publique en 2018.
Aujourd’hui le bureau local FORCE OUVRIÈRE, condamne ces faits et souhaite que des mesures soient prises rapidement afin
de ramener un climat d’apaisement au sein de notre établissement et éviter toute forme de repli communautaire.
Amis réunionnais attention, TI HACHE Y KOUPE GROS BOIS*.
Le bureau local FORCE OUVRIÈRE,
Valence, le 04 décembre 2020.
* Traduction « Il ne faut pas se fier aux apparences ».